Le Mexique est un pays dont j'ai fait la connaissance en 1995, par hasard. Et depuis, je suis resté coincé. 

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samedi 25 décembre 2010

C'est la belle nuit de Noël [chanson]

Excellente soirée au sein d'une famille de gens adorables.
De l'émotion, des chansons, des cadeaux, des rires et des jeux, sans oublier une table royale.
Première expérience réussie d'un Noël en famille au Mexique.
Bacalao picante y pavo relleno
Ça faisait 20 jours que je n'avais pas bu de vin. Si, si.
Cadeaux : moi j'ai eu un poisson rouge dans son bocal et une paire de pantoufles...
Et devinez qui a explosé la piñata ?

vendredi 24 décembre 2010

Bozabis

Afin de faire honneur à mes hôtes de ce soir, je suis allé faire l'emplette de bozabis, histoire de ne pas débarquer pour le réveillon vêtu en Indiana Jones de série B.
Et pi rigolez pas : les autochtones portent ces vêtements dans la rue.
Si,si.
 
Et bien-sûr, les belbottes qui vont avec...

Corazón

Ce bel objet en verre soufflé vient de la fabrique que j'ai visitée il y a quelques jours.
Survivance des coutumes Aztèques, vous croyez ?


(Reportage sur la fabrique après Noël).

J'allais oublier...

El Pípila : un autre Héros

A la sortie de San Miguel (ou à l'entrée, c'est selon), se trouve la grande statue d'El Pípila.
Cet indien s'est illustré au début de la guerre d'indépendance Mexicaine.
Au côté de Allende (Ignacio, hein, pas Salvador), ce mineur (de métier, hein, pas d'âge) participe à la bataille de Guanajuato, où les espagnols sont barricadés avec plein d'or et d'argenterie dans un entrepôt de pierre (la roche, hein, pas le prénom) genre forteresse.
Tous ceux qui s'approchent sont immédiatement tués et la situation n'est pas à l'avantage des indépendantistes.


Et voici que le Pípila a une idée et la met en pratique :
chargeant sur son dos une lourde et plate pierre et se munissant d'une torche, il s'avance vers la forteresse et, ainsi protégé, parvient à bouter le feu à la grande porte de bois.
Les indépendantistes s'engouffrent alors dans l'entrepôt et c'est le massacre intégral des soldats espagnols.

jeudi 23 décembre 2010

Manger !

Cocktail de camaron
Tacos de pastor y de bistec
Tacos de pescado
Chicharron (peau de cochon) avant friture
Huarraches de cecina
Chaudron de pozole
Elotes
Flautas (tortillas roulées frites)
Budín azteca casero (lasagnes de tortillas)
Torta de tamal, spécialité chilanga

Provechito !

Eglise

A quelques km de San Miguel de Allende, se trouve la plus ancienne église de la région.
Je ne suis pas sûr de son nom (tant de chose découvertes aujourd'hui...) mais il me semble que c'est  San Miguel Viejo (confirmé depuis).
On doit d'abord rouler par des chemins improbables dans une campagne désertique et fort agréable au demeurant.


Malheureusement, des programme immobiliers sont en cours et les terrains achetés en masse par des promoteurs.
Un site préhispanique a ainsi disparu dans la plus totale indifférence.
Pfffffft !


Perdue au milieu des champs, la petite église surgit et sa cloche accessible au bout de sa corde est une invitation non déguisée.
Ça fait un sacré barouf, un coup de cloche dans le silence désertique...


Au fronton du modeste édifice, l'oeil exercé pourra constater un intéressant exemple de syncrétisme :  Le personnage central à la barbiche n'est autre que Tonatiuh, dieu Aztèque du soleil (Citlalhuicatl, si tu me lis...).
Les anges avoisinants ont également des visages surprenants.


Au final, une chouette ballade et un chouette moment au calme.


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A venir  :
Reportage dans une fabrique de diamants bruts

mercredi 22 décembre 2010

Beyrouth

L'embuscade était parfaite.
La colonne des pélerins suivait son chemin, encadrée à l'avant par le char des figurants et à l'arrière par les véhicules attendant leur heure pour s'élancer.
Pas moyen de s'échapper.
Nous empruntons une rue étroite et c'est là que l'enfer se déchaîne.
Des snipers cachés sur les toits environnants se mettent à arroser la foule de divers projectiles !
Les enfants hurlent, les adultes affolés courent dans tous les sens.
Des bébés tombent des épaules de leur papa, un vieillard cacochyme mord un chien enragé, une indienne dépoitraillée essaye d'arracher mes vêtements avec les dents, une femme accouche alors qu'elle n'était pas enceinte !
Un des assaillants, croyant nous jeter un sac de jouets nous jette sa belle-mère.
Je reçois un paquet de 2 kg de bonbons en pleine face. Comme je filmais, j'ai rien vu venir. Mes lunettes explosent, ça y est je suis aveugle. Non : je vois les étoiles. C'est normal, c'est Noël. Alléluia !
Les blessés se comptent par centaines et leurs lamentations se mêlent aux cantiques psalmodiés par le début de la procession, qui ne s'est aperçu de rien.
Puis le massacre cesse, faute de projectiles.
Les survivants reprennent leur chemin, comme si de rien.

Je rassemble tout doucement mes esprits, rafistole mes lunettes, remonte mon pantalon et recolle au peloton de tête.
J'ai même pas mangé un bonbon.

Reportage - De votre envoyé spécial au front :

Posada (suite)

Les posadas se rendent chaque jour d'une église à l'autre (c'est pas ce qui manque à San Miguel) et repartent le lendemain de cette dernière église jusqu'à la suivante.
En voilà une qui passe sous mes fenêtres.

 

J'en ai suivi une dans son intégralité, ça m'a fait faire un joli tour de la ville en passant par des quartiers que je ne connaissais pas.
L'ambiance est kool. 
Quand on ne chante pas, c'est qu'on fait une pause pour recevoir les bonbons et autres cadeaux jetés par les spectateurs.
A la fin du voyage, on demande asile à l'église de destination, qui se fait tirer l'oreille avant d'ouvrir ses portes, puis on l'investit et à la sortie on nous distribue une verre d'atole et un paquet de friandises.

Extrait de la chanson :

En un jacalito — de cal y de arena (bis)

nació Jesucristo — para Nochebuena. (bis)

A la media noche — un gallo canto (bis)

y en su canto dijo: — "Ya Cristo nació"(bis)

C'est pas avec ça qu'on va faire un tube…

Casse-croûte

Comme il n'y pas de saucisson ni de fromage digne de ce nom dans ce pays, encore moins de pain, il faut faire avec ce qu'on a sous la main.
Tant pis.

Mango ataulfo (ou manila), guayaba, plátano, bocouto

mardi 21 décembre 2010

El Charco del Ingenio

A 10 mn du centre de San Miguel de Allende se trouve El Charco del Ingenio, jardin botanique et espace protégé.
Plus communément appelé "el jardín".

Il est mieux de prendre un transport motorisé pour y aller, parce que ça monte franchement...
50 $M en taxi et 5 $M en bus.
Pour le retour, ça se fait à pied en 1/2 heure.


Le parc abrite toutes sortes d'espèces de plantes, cactus et autres magueys ;
Le bochapo, c'est pour donner l'échelle.


Et des oiseaux aquatiques. Il y a des canards à bec noir et des canards à bec blanc.
Les deux espèces se distinguent principalement par la couleur du bec.

Mais le clou de la ballade, c'est quand même le canyon...
Un petit coup pour la route et on y va.
Vous viendez ?


Franchement western comme ambiance, j'aime beaucoup.

Vous voyez la petite croix sur la falaise ?
Alors là, on ne rigole plus, nous sommes face au Charco del Chan, le bassin du Chan.
L'esprit gardien du lieu, El Chan, est un être mythique de l'inframonde qui réside dans ces eaux mystérieuses. Il adore montrer ses terribles pouvoirs à ceux qui osent s'approcher de lui.
Ceci dit, ce bassin est alimenté par une source, une des dernières sources naturelles de San Miguel.
La couleur de l'eau varie tout au long de l'année en fonction des saisons.

Face avant
Face arrière
C'est pas très étendu comme endroit : deux heure plus tard, j'ai fait le tour de la question.
Mais j'ai quand même eu bien chaud. Alors une aguamiel de maguey bien fraîche, c'est le top !


L'aguamiel est une recette qui survit depuis les Aztèques. 
C'est le nectar qui s'écoule des feuilles du maguey. 
Avant sa floraison, le maguey est "quebrado" et un petit puits est creusé en son centre.
Tout le nectar qui aurait dû servir à nourrir les fleurs et le tronc est ainsi recueilli 3 fois par jour pendant 4 mois. 
On récolte jusqu'à 10 litres de nectar par jour !
L'aguamiel est également parée de vertus médicinales et la liste de ses bienfaits serait trop longue à énumérer ici...

lundi 20 décembre 2010

Posada Navideña

Les posadas, "auberge" en espagnol sont des fêtes du catholicisme espagnol qui commémorent pendant les 9 jours précédant Noël, les pérégrinations de Joseph et Marie à la recherche d’une… auberge sur leur chemin vers Béthléem.

La tradition a été instituée par les religieux espagnols à l’époque de la Conquête afin de détourner les Mexicas de la fête de naissance du dieu de la guerre Huitzilpochtli, qui se célébrait précisément du 17 au 26 décembre !

Depuis, la coutume est restée de reproduire la scène de l’arrivée de Joseph et Marie à la porte d’une auberge.  ICI

Posada du 19 décembre à San Miguel de Allende : 
Il est 19:20, il fait nuit noire, c'est la pleine lune.
La procession doit démarrer à 19:30, c'est l'instant des derniers préparatifs.


Les figurants, des enfants au nombre de 3, Marie, Joseph et un ange, sont attachés à l'arrière du camion, pour des raisons de sécurité. 


Les musicos accordent (!) leurs instruments.


Une petite troupe s'assemble gaiement et s'aprête à suivre le char.
On en est là des préparatifs quand l'affaire se gâte.
Une deuxième procession investit la rue, venant en sens inverse : des indiens déchaînés qui dansent au son des tambours.

 
 

Suivant les Indiens, une châsse contenant un Jesus est transportée par des transporteurs de châsse.


Fermant la marche, un joyeux groupe de Marios danse au son de la salsa diffusée par des hauts parleurs, ce qui, ajouté aux tambours indiens produit une cacophonie tout-à-fait effroyable.

Toute la troupe marche vitement et le conflit avec l'autre procession me semble inévitable, d'autant que la rue est juste assez large pour permettre la circulation à sens unique.
La raison me dicte d'aller me mettre à l'abri dans la plus proche cantina, mais ma conscience professionnelle autant que journalistique me commande de rester au contact de l'évènement, au péril de mon intégrité physique.

Le choc est effroyable.
La décence m'interdit de vous montrer ces images et de vous narrer (car je suis un narrant) les détails de l'affrontement.
Bref, au bout de quelques minutes les adversaires se séparent, chacun reprenant son chemin.

Le sol est jonché de plumes et de fausses notes.

Je prends le parti de suivre la Posada, c'est quand même pour ça que je suis venu, hein ?
Nous nous ébranlons donc mutuellement, dans la joie et la bonne humeur.


Le long du chemin, est massée une foule importante qui nous jette des paquets de bonbons, des tranches de jambon, des pains de glace, du pozole, des tortillas de carne deshebrada, des postes de télévision, des rouleaux de papier hygiénique, des photos dédicacées de Sa Sainteté le Pape à Noël, des lecteurs mp3, des numéros de téléphone, des histoires drôles, des sortilèges, des bouteilles de t'es qui là, des confetti et des feuilles de nopal.
Plus divers objets non identifiés.

Finalement, tout le monde se retrouve sur le Jardín (on ne dit pas zócalo, à San Miguel) face à la Parroquia et se réconcilie en chantant et dansant, chacun sa musique et sa danse…
 

Il y a encore l'autre psychopathe qui est là avec sa blouse d'infirmière et sa balayette des chiches et qui arrose tout le monde.
Cette fois, je reçois bien 12 litres d'eau dans la figure.


Enfin le calme revient et tout les participant à la sauterie investissent l'église pour la messe dominicale.
Ils en ressortiront une heure et demie plus tard, juste avant le son et lumière sur la façade de l'église, mais ceci est une autre histoire.