Le Mexique est un pays dont j'ai fait la connaissance en 1995, par hasard. Et depuis, je suis resté coincé. 

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mercredi 2 octobre 2019

2 octobre 1968

Pour nous, cette date ne représente rien, sauf pour ceux qui sont nés ce jour.
Pour nos amis Mexicains, c'est une date importante.
Pas officiellement, hein, le gouvernement ne célèbre pas ses massacres.

Car il s'agit bien d'un massacre : l'armée a été lâchée à balles réelles sur une manifestation estudiantine désarmée, afin de pacifier le pays en vue des jeux olympiques qui allaient débuter une semaine plus tard.
Cette tuerie a fait une 300taine de morts et reste dans les mémoires sous le nom de "Massacre de Tlatelolco".

Je me suis recueilli, Plaza de las Tres Culturas, devant une stèle à la mémoire des victimes du 2 octobre 1968.
Et à quelques pas, devant une autre à la mémoire des 40 000 Aztèques assassinés par Cortés et ses mercenaires en Août 1521.

Chez nous, c'était mai 68, et les échanges se faisaient à coups de pavés et de matraques.
Pas de quoi se relever la nuit pour se regarder dormir, hein ?

lundi 30 septembre 2019

Arte Plumario


L’art de la plumasserie — ou mosaïque de plumes — était très apprécié des élites aztèques.
Les plumes servaient à la confection des vêtements du Tlatoani – le seigneur – et étaient associées aux cérémonies religieuses où les victimes, les effigies de dieux et certains officiants en étaient parés.


A partir de la conquête espagnole, l’art des plumassiers va être mis au service de l’Eglise chrétienne pour la production d’œuvres originales.

Le travail très spécialisé et codifié de la plume était réservé à un corps de métier particulier : les Amantecas. Regroupés en une corporation qui bénéficiait de privilèges réservés à l’élite comme celui d’offrir des esclaves en sacrifice ou d’envoyer leurs enfants au Calmecac - école pour les fils de la noblesse - ces artisans travaillaient dans un quartier de Tenochtitlan (México). D’autres artisans, les plumassiers du roi, œuvraient directement dans l’enceinte du palais.


Source : musee-jacobins.auch.fr, 2e collection d’art précolombien de France, après le musée du Quai Branly.

Tout ça pour vous dire que le Musée du Quai Branly vient de s’offrir un petit tableau de grande valeur pécuniaire (280 000 €, ce qui fait cher le cm2) autant qu’historique.


Certes, ce tableau représente une scène religieuse mettant en scène l’amigo Jésus et son pote Jean-Baptiste, mais la technique est Aztèque, les champions de la plumasserie.
Le tableau est donc qualifé de « plumasserie coloniale mexicaine, de technique aztèque », et daté de la seconde moitié du XVIe.


Quelques 10 000 plumes ont été nécessaires à la confection de ce tableau, ce qui a causé le déplumage des quelques colibris et quetzals, porteurs de plumes particulièrement recherchées à l’époque du fait de leur iridescence (ou goniochromisme, si vous préférez).

Les filaments de plumes sont juxtaposés avec une extrême finesse afin de créer une multitude de nuances.
Intéressant article ICI

Note : si la plumasserie précolombienne vous passionne, pas la peine de vous précipiter au Musée d'Auch, il est en travaux et rouvrira le 12 octobre, dans 12 jours.