Le Mexique est un pays dont j'ai fait la connaissance en 1995, par hasard. Et depuis, je suis resté coincé. 

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vendredi 25 janvier 2013

Anecdotes 1

Au SuperMarché (México), je demande où se trouve la salsa verde de marque Mi Viejita.
— Vous remontez l'allée centrale jusqu'à l'allée 3, non 4, oui c'est ça, la 4, vous tournez à gauche et quelques mètres plus loin, c'est sur votre droite.
— Merci beaucoup.
— De rien. Mais on n'en a plus.

J'essaie des trainings (León) en cuir noir pointure 25 et, dans le but d'augmenter mon niveau de confort, demande à essayer une pointure supérieure.
La vendeuse s'absente quelques secondes et revient avec un carton contenant une pointure 26, mais ce n'est pas le même modèle, même si les pompes sont noires.
Je lui explique que je désire le modèle initial avec juste une pointure supérieure.
Elle me regarde fixement, comme si j'étais un extraterrestre, puis s'absente un (très) long moment avant de me rapporter le bon modèle à la bonne pointure.

Nous attendons des amis (México) à 10h, afin d'aller ensemble au marché d'artisanat de La Ciudadela. 
A 10:30, nous appelons pour prendre des nouvelles : Elle est allée à un RDV chez le médecin et après ils doivent passer voir sa mère, et après ils viendront nous chercher.
On a bien fait d'y aller sans les attendre : ils ne se manifesteront qu'à 17h et ça fait longtemps qu'on est revenus.

A l'office du Tourisme (Mérida), je me renseigne sur les éventuels événements liés à Baktún13 (la Fin du Monde). 
L'employée est dépassée par l'ampleur de la question.
Elle consulte sa collègue qui ne voit pas non plus de quoi je parle.
J'insiste en lui demandant si par hasard elle ne possèderait pas un exemplaire de la brochure gratuite éditée plusieurs fois par an, "Yucatán Today".
Un éclair de compréhension allume son regard. Elle glisse la main dans son tiroir et me tend victorieusement le dernier numéro de la brochure par moi demandée.
Je la parcours et ne trouve que de rares allusions à l'événement.
Alors j'insiste, étonné : vous n'avez pas un programme spécifique lié à Baktún 13 ?
Alors-là, c'est le rayonnement absolu ! Le grand déclic de compréhension universelle ! L'explosion du génie enfin révélé !
Elle reglisse sa main dans son tiroir et en ressort une plaquette intitulée "Programa de Eventos del 14 al 22 de Diciembre".
Victoire !

mercredi 23 janvier 2013

Florence Cassez

"La Cour suprême du Mexique doit se prononcer aujourd'hui sur une proposition d'annulation de la condamnation de la Française Florence Cassez à 60 ans de prison pour enlèvements, après plusieurs violations avérées de la procédure."
http://www.liberezflorencecassez.com

Depuis 7 ans, la Miss est en taule au Mexique pour enlèvement et séquestration.
Les politiques Français sont bien embêtés avec cette patate chaude, et ont provoqué, par leur maladresse, l'annulation de l'Année du Mexique en France (2011).
D'autant que la famille Cassez en France est assez influente...

Ce qui me gène un peu dans cette affaire, c'est que les arguments avancés pour motiver sa libération sont les vices de procédures et autres mises en scène commis par la police/justice Mexicaine.

Il me semble que la seule vraie question à se poser serait plutôt "coupable ou innocente ?".

Mais bon, Melle Cassez ne perd pas son temps en prison : elle peint et écrit des chansons :




"LA JARRY est l'un des groupes de rock français qui tourne le plus actuellement. Ce 4e album intitulé "Radio Robot" a été enregistré au mythique Sun Studio de Memphis, USA. Un son rock, moderne et en français caractérise ce nouveau disque. On notera le titre "Marques d'amour", co-écrit avec la Française Florence Cassez depuis sa cellule de la prison de Mexico City."

http://www.cdmail.fr/affich_fich.asp?refcdm=TMB496984




lundi 21 janvier 2013

Le zoo de Moctézuma

Suite à l'article sur la Torre Latino Americana (plus bas sur cette page), Delfina m'a questionné sur le zoo de Moctézuma, à l'emplacement duquel fut construite ladite Tour.
A titre d'explications, je citerais ces quelques lignes, extraites de l'ouvrage d'Albert Staline "Lui, Moctézuma ; Je l'ai bien déchu".
C'est Hernán Cortés qui raconte. A cet instant du roman, il détient prisonnier Moctézuma, l'empereur Aztèque qu'il a capturé sans (encore) coup férir.

"(...) La cellule de Moctézuma est luxueusement aménagée et je le laisse libre d’aller et de venir, privilège dont il n’abuse guère, passant la majeure partie de la journée vautré sur des coussins, à grignoter, rêvasser ou à se faire sucer par de jeunes gens.
Nous sortons parfois, faisant palanquin commun et accompagnés d’une garde réduite. Il me fait les honneurs de la cité (Tenochtitlán - México - NDB) qui m’apparaît chaque fois plus grande et plus belle. Un jour il me convie à la visite de son zoo personnel. 
La chose est à classer dans la catégorie « extraordinaire », jugez donc :
Dans un luxe de décoration, Moctézuma s’est offert un chouette zoo privé. Difficile d’évaluer la surface au sol de l’établissement mais c’est vaste. Trois grandes zones sont distinctement séparées, chacune dédiée à une grande espèce. Des centaines d’esclaves surveillent, nourrissent, bichonnent, lavent. On pourrait manger par terre tellement c’est nickel-chrome. Et même pas ça pue, c’est vous dire.
Zone un : les zoziaux. 
Soit en cage individuelle, soit en volière de groupe, oiseaux de mer ou de rivière, il y a là toutes les espèces que l’on rencontre en Europe, plus de nombreuses autres que je ne connais pas. Chaque cage fait bien cinq mètres de haut et se trouve close, sur le dessus, à moitié par un filet, à moitié par des tuiles de terre (Adobe - NDB). On sent dans la variété des espèces représentées une volonté non pas d’exotisme, mais d’exhaustivité : certaines cages contiennent de simples poulets ou dindons, d’autres des perroquets multicolores, d’autres de petits volatiles au charmant pépiement et d’autres enfin hébergent de hideux rapaces au coup déplumé et au crâne chauve qui me rappellent Sauniez, un de nos ex-compagnon qui avait trouvé la mort de façon fort divertissante dans le tome 1.
Visite amusante, mais bon, les oiseaux, faut être amateur. Pour ma part, sorti d’un bon dindon rôti, hein ?
Dans la zone deux, sont regroupés les animaux dangereux. 
Les cages, plus vastes et plus solides renferment un ou plusieurs animaux d’une même espèce et encore une fois, l’échantillonnage est impressionnant : jaguars, lions, tigres ou je ne sais quoi, renards, loups, gros chats à l’air sournois, crocodiles. Tout ce brave monde est logé style quatre étoiles, avec reconstitution du milieu naturel, eau chaude à tous les étages et mini bar garni. La nourriture semble provenir en tout ou partie des pensionnaires excédentaires de la zone un.
Visite sympa, mais bon, les fauves, faut être connaisseur. Pour ma part, sorti d’un bon ragoût de chat, hein ?
C’est la zone trois la plus marrante. 
La visite vaut le détour, et je vous y invite ci-après :
Le père Moctézuma, en bon esthète de l’art qu’il est, s’est constitué une putain de collection de tout ce qui peut se trouver comme monstruosité humaine. Ça va du plus classique nain, jusqu’au monstre difficilement identifiable, de l’albinos le plus blanc au nègre le plus noir, du bossu de Notre-Dame à Elephant-man. C’est tellement pire que je le soupçonne d’avoir fait fabriquer quelques prototypes uniquement pour sa collec’. Il y en a des qui sont visiblement nés comme ça et d’autres qui paraissent avoir eu une enfance difficile. 
Vous voulez une femme à deux têtes : il a. 
Un enfant sans bouche et qui mange par l’anus (de la soupe uniquement, sans sel et avec une paille) : il a. 
Une paire de jumelles avec étui et courroie, soudées par le clitoris, il a. 
Un homme à cinq bites avec un gant comme slip, il l’a depuis peu. 
L’homme poisson avec sa raie sur la tête est actuellement chez le coiffeur et ne devrait pas tarder à rentrer (à la nage). 
Un homme à tête de chou, il a. 
Une fabricante de pipes aux dents branlantes, il a. 
Un noir à trois jambes qui bat tout le monde à la course, il a.
Une femme à barbe, une femme à poil, il a aussi.
L’homme-grenouille qui a toujours la raie nette, c’est ici. L’homme-pélikangourou avec une poche ventrale sous le bec, c’est ici aussi. L’homme-tronc qui grimpe aux arbres, la femme-sangsue qui te suce jusqu’au sang, la femme à lunette qui a une quéquette, l’homme-clé qui ouvre toutes les serrures, l’homme à tout faire qui fout rien, c’est tout ici.
Chacun de ces malheureux ne semble pas malheureux, disposant d’une chambre individuelle et d’une cohorte de serviteurs/serviteuses à son service. D’ailleurs l’une d’elle s’occupe, agenouilée, du noir à trois jambes mentionné plus haut. En fait c’est pas une jambe, celle du milieu. Simplement, il court vraiment très vite et c’est pour ça qu’il gagne tout le temps.
On traîne un bon moment parmi les cages, essayant de nouer par-ci par-là un improbable dialogue avec l’une ou l’autre de ces créatures. 
Bon allez, on rentre au palais, j’ai une insurrection Aztèque à gérer. (...)"


Moctézuma exhorte ses sujets au calme
depuis le balcon de la résidence de Cortés à Tenochtitlán-México.
Il sera mortellement blessé à la tête par une pierre.
Museo del Virreinato, Tepozotlán.

Pour info : 
"Le premier « zoo humain » en Amérique semble être celui de Moctezuma à Mexico, qui, en plus d'exhiber de vastes collections d'animaux, montrait aussi des êtres humains anormaux : albinos, nains, bossus."

Torre Latino Americana

Gratte-ciel en acier du Centre Historique de México, achevé en 1956, ce qui en faisait la plus haute construction du Mexique avec ses 183 m (204 m avec la flèche).

Construit à l'emplacement du zoo privé de Moctezuma, c'est le siège historique d'une compagnie d'assurance qui n'occupe que 5 des 44 étages.

Le dernier étage est le Mirador, d'où l'on a une chouette vue à 360° sur la ville.
Deux musées dans les derniers étages : le musée de la Tour et le musée du Bicentenaire.
Construite suivant les normes antisismiques qui n'existaient pas à l'époque, la Tour a résisté au séisme de 1985 (8,5 sur l'echter). 
Vue depuis la rue piétonne Francisco I. Madero


Structure acier
Tremblement de terre de 85

Un chantier de longue haleine : le lavage des carreaux (extérieur)
Vue sur le Zócalo (cliquez)