A l'époque de sa splendeur, Mineral de Pozos comptait plus de 70 000 âmes, comme San Miguel aujourd'hui.
Malgré son grand nombre d'habitants, le village était peu étendu, du fait de la grande pauvreté de la population : les mineurs et leur famille s'entassaient dans de petites habitations, des abuelos aux niños.
En 1950, 200 personnes y survivaient. Vous imaginez l'ambiance ?
De nos jours, 4 000 personnes y vivent, disséminées dans ce village semi fantômatisé.
Des efforts sont faits pour attirer le touriste, mais tout reste à faire.
J'ai vu un hôtel quasi luxueux et un ensemble de cabañas perdu dans le désert aux pied des mines.
Faut avoir envie de de saouler de solitude, car il n'y a vraiment RIEN dans le coin...
Pour la balade, je me suis offert les services d'un guide pour moi tout seul.
Départ en bas de chez moi à 9:00 et retour vers 17h, plus tard que prévu car, comme on s'entend bien avec Jaime, on fait pas mal de détours, de contours et on se paye même un chouette déjeuner à la Cantina Mina.
A l'époque où Cortés a débarqué au Mexique, la région était majoritairement peuplée par les Chichimecas et les Huachichiles...
55 ans plus tard naissait la ville de San Pedro de los Pozos, fondée par les Jésuites.
Puis les gisements furent exploités : beaucoup d'argent, pas mal de cuivre et un peu d'or.
Du mercure était également extrait et servait sur place à la purification des autres métaux.
Bien sûr, les exploitations étaient dirigées par de riches espagnols exploitant sans vergogne la population indigène (comme à Zacatecas, par exemple).
Ce qui fait que cette activité fut touchée de plein fouet par la guerre d'indépendance, qui naquit à dans la région, justement.
Regain d'activité vers 1850, nouvelle splendeur de la ville, avec école, theatre, restos, auberges, arènes, bordel...
Puis révolution Mexicaine, déclin et fermeture définitive.
L'eau — principal ennemi du mineur — n'étant plus pompée envahit les galeries et les quelque 350 mines furent inondées.
D'autant que nombreuses communiquaient par le biais de multiples galeries.
Les richesses souterraines sont toujours là, mais plusieurs raisons s'opposent à leur ré-exploitation :
- L'eau a tout envahi, rendant impossible l'exploitation en l'état.
- Il faudrait creuser des mines à ciel ouvert, ce qui est interdit par la loi pour des raisons de protection du biotope. - Ça coûterait trop cher.
- Les chemins d'accès font des détours, assimilés au détournement de mineurs.
Niveau artisanat, il n'y a pas grand chose à Pozos.
Quelques fabricants d'instruments de musique pré-hispaniques, une abuelita fabricante de poupées vêtues de costumes régionaux mexicains, des minéraux extraits localement. Comme la région est un peu volcanique, on trouve de belles pièces d'obsidienne.
Soit sous forme d'éclats taillés à la mode préhistorique et tranchants comme du verre.
Soit sous forme polie, à des fins thérapeutiques...
J'opterai pour une pièce d'obsidienne noire trabajada, l'indienne vendeuse m'en ayant fait l'article de manière très convaincante : en cas de maux de tête, on se passe la pierre sur la tête. En cas de maux de poignet itou. De genoux, pareil. De dos, également (faut être deux). Et pour les doigts aussi.
Je suis sûr qu'ils y a d'autres endroits où se frotter d'obsidienne.
Anecdote :
En chemin pour Mineral de Pozos, on roule sur la Faille de San Andrea qui traverse la chaussée et les vastes étendues de culture maraîchère environnantes (oignons, carottes, salades, calabazas...).
Physiquement, la faille représente un petit dénivelé de quelques centimètres, mais la ligne presque droite qu'elle forme est clairement visible à travers route et champs.