1520 n'a pas été une bonne année
pour les conquistadores.
Cortés et son gang ont pris une sacrée
raclée et se sont fait bouter hors de Tenochtitlán-México durant la
Noche Triste (en espagnol) ou Noche Victoriosa (en Aztèque).
Quasiment au même moment, une
expédition espagnole en provenance de Cuba et composée de
conquistadores, de soldats, de femmes, d'indiens alliés, de chevaux
et de cochons, chemine à la rencontre de Cortés pour lui apporter
vivres, munitions, renforts et nouvelles du pays.
L'expédition, d'une cinq-centaine de
personnes, se fait serrer dans les environs de
l'actuelle Puebla par une armée d'indiens Acolhuas, une tribu
Aztec-friendly.
Tous ces pauvres gens seront
embastillés dans des cellules sans fenêtre et
engraissés pendant quelques mois, puis petit à petit sacrifiés de
diverses manières, et canibalisés lors de banquets donnés en
l'honneur de Huitzilopochtli, Tezcatlipoca et Quetzalcóatl.
Hommes, femmes, enfants et chevaux
subiront ce sort funeste alors que, bizarrement, les cochons seront
uniquement sacrifiés et non consommés.
Ils étaient musulmans, les Aztèques,
vous croyez ?
L'affaire que je viens de vous narrer
(car je suis un narrant) s'est déroulé au lieu dit Zultepec
Tecoaque, ce qui signifie fort pertinemment en Náhuatl "là
où on les a mangés".
Les Acolhuas abandonnèrent leur cité
peu de temps après, afin d'échapper à la colère de Cortés qui,
ayant eu vent du massacre, était en route pour demander des comptes.
Dans la précipitations du départ, ils
masquèrent à la va-vite les traces de leurs libations en enterrant
les ossements.
Ce qui a permis aux archéologues du
XXIe de les découvrir et de reconstituer l'histoire.