Le Mexique est un pays dont j'ai fait la connaissance en 1995, par hasard. Et depuis, je suis resté coincé. 

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jeudi 17 avril 2014

La Foi déplace les montagnes…

               …mais elle ne fait pas tomber la pluie.


Yucatán, 900 ap. J.-C.

La petite cité de Xlapak souffrait de la sécheresse.
Des mois que l'on n'avait pas vu la moindre averse, ni bruine, ni crachin, ni déluge, ni flotte, ni giboulée, ni grain, ni ondée ni orage ni saucée, rien.

Les chultunes (citernes enterrées) étaient vides.
Les récoltes étaient misérables, la famine rôdait au sein de cette petite communauté dont la majorité vivait de l'agriculture.


Chultun (citerne enterrée servant à recueillir l'eau de pluie)
Aucun cours d'eau de surface ou souterrain n'irriguait le coin (coin) et seule la pluie fournissait le précieux liquide.
C'est vous dire l'importance de Chaac, Dieu de la Pluie.


Chaac
La faune avait déserté ces contrées inhospitalières et les chasseurs devaient parcourir de plus en plus  longues distances dans les basses collines calcaires de la région Puuc pour rapporter de rares proies à la maison.

Les habitants commençaient à déserter Xlapak, espérant trouver des cieux plus cléments du côté d'Uxmal ou Mayapán, voire Chichén Itzá. 
D'autres envisageaient une reconversion et se dirigeaient vers Xcambó pour devenir pêcheurs.

Bref, la population du village allait décroissant (au beurre).


Comme chacun sait, Chaac était un extra-terrestre,
ça se voit bien à sa trompe qui représente le tuyau d'alimentation en oxygène
de sa combinaison spatiale.
D'autres études prétendent qu'il était le fils de Babar l'éléphant,
mais j'y crois moins.
Les prêtres sentaient la révolte gronder devant leur évidente incapacité à communiquer avec Chaac et les Mayas commençaient à se demander si c'était finalement une bonne idée que de confier le gouvernement aux religieux...

Alors, afin d'impliquer le peuple dans la vie de la cité et redorer leur image de marque, les prêtres organisèrent une grande Journée de l'Eau, avec séances de prières collectives, sacrifices de jeunes vierges, danses autour du feu sacré, musique, alcool, bref, le gros truc.

Le jour J, la foule se rassembla, pleine d'espoir et le gosier sec.

Seul un jeune garçon arriva équipé d'un parapluie.

Devant une telle manifestation de foi aveugle, il fut élu Muchacho del Día et sacrifié aussi sec (c'est le cas de le dire).


Il ne plut plus durant les années qui suivirent, les prêtres furent égorgés, la cité totalement désertée et rapidement recouverte par la jungle.

Je vous laisse tirer la morale de cette histoire.