Ici, jaripeo veut dire "rodéo".
Aujourd'hui, alléché par les
alléchantes affiches, j'ai décidé de m'offrir une séance de
jaripeo.
Voici comment ça s'est passé :
10:30. Il fait gris et pas chaud. Quand
je m'en rends compte, je suis déjà à une certaine distance de
l'hôtel que je viens de quitter, alors je décide qu'il n'est pas
utile de retourner me vêtir plus chaudement, le temps va sans doute
s'améliorer dans l'après-midi.
Je saute dans un colectivo dont j'avais
repéré le parcours la veille afin de me faire mener au central
camionero (terminal autobus) de Morelia.
Au bout de 10 minutes, je ne reconnaîs
pas le décor, alors je m'enquiers auprès du chauffeur et il
apparaît que j'ai bien pris le bon colectivo, mais pas dans la bonne
direction.
Il me débarque donc, prétend me
rendre mes 7 pesos et me recommande de traverser la rue pour monter
dans celui qui va dans l'autre sens. Ce que je.
11:30. Au central camionero, il y a 3
bâtiments : le A pour les grandes lignes, le B pour les
moyennes lignes et le C pour les trajets locaux.
Comme c'est le jour de Noël, seul un
guichet est ouvert dans chaque terminal. Leurs avis divergent quand à
la meilleure manière de se rendre à Cuto de Esperanza (car c'est là
que je désire me rendre) ou à San Pedro Chicacuaro (mon deuxième
choix).
En gros il faut prendre un bus en
direction de Chépaou, demander à descendre au croisement de Oucéty,
prendre un colectivo de passage pour se rapprocher de Cuto de
Esperanza et finir éventuellement à pied ou en stop.
Oh, eh,
holaaaaa, hein !
Moi, quand ça devient compliqué...
J'aborde donc un chauffeur de taxi
d'âge plus qu'avancé et nous convenons de l'affaire.
15 minutes, 20 kilomètres et 130 pesos
plus tard, je pose le pied dans le centre de Cuto de Esperanza.
13:00. Le centre de Cuto de Esperanza,
je ne pouvais pas le louper : l'agglomération est à peine plus
grande que ma chambre d'hôtel et beaucoup plus petite que le zócalo
de México.
Comme c'est le jour de Noël, seul un
vague magasin genre Oxxo est ouvert, et de jeunes rancheros en
extraient des caisses de cerveza.
J'en augure que la fête taurine risque
d'être fortement arrosée.
Je ne me trompe pas, comme vous l'aller
constater pas plus tard que dans quelques instants.
Un brouhaha diffus ainsi qu'une forte
odeur animale guide mes pas vers ce que je subodore comme étant le
lieu des festivités.
Effectivement. Une arène métallique
autant que provisoire est installée, ainsi qu'une scène de
spectacle destinée à accueillir la fameuse banda Cruz de la
Candelaria.
Les monstrueux Desructores de Memo
Ocampo sont en cours de débarquement, dans le calme le plus total.
Les bêtes sont paisibles et visiblement rêvent à de verts
pâturages.
Quand viendra l'heure d'entrer en
scène, on leur coincera fortement les balloches au moyen d'une corde
très serrée, ce qui provoquera une vive douleur et les ruades
giratoires typiques de ce genre de manifestation.
Le malheureux bovidé n'en a rien à
secouer du passager clandestin qui s'accroche sur son dos.
La seule chose qui
l'intéresse, c'est de se débarrasser de l'objet qui lui comprime
les génitoires.
|
Ça, j'ai bien peur que cela soit ce que je crois. |
Mais pour l'instant, quelques gouttes
se mettent à tomber.
De plus en plus fortement, jusqu'à
l'orage toutes options, avec tonnerre, éclairs, trombes d'eau...
Les abris sont rares dans le pueblo
désert et en moins de temps qu'il n'en faut à un ministre
socialiste pour lever un nouvel impôt, je suis trempé de la tête
aux pieds.
Je m'en fous un peu d'être mouillé,
ma montre et mon APN sont étanches.
Mais il fait froid.
|
Même la petite coccinelle annonciatrice du spectacle a fini par se taire |
15:00. Je choppe un providentiel bus
qui brinquebale en direction de Morelia et 14 pesos plus tard je suis
revenu à mon point de départ.
Il pleut toujours et il fait toujours
froid.
|
Pluie dehors et buée dedans : je ne verrai rien du voyage retour. |
15:30. Direction l'hôtel pour une douche
chaude et une bonne sieste après toutes ces émotions.