J'aborde le premier guichet qui propose
cette destination.
Il est 10:19 et le départ du bus est programmé pour 10:20.
Je parcours les 9 mètres qui me
séparent du quai d'embarquement à la vitesse de la lumière et
arrive hors d'haleine à un bus vide de passagers et de chauffeur.
Alors je m'assieds sur les marches du véhicule, rabats ma casquette sur mes
beaux yeux, pose mon menton volontaire sur ma poitrine musclée et
décide de me livrer à une occupation très en vogue au Mexique :
j'attends.
Nous partirons, le chauffeur et moi, à
10:31.
A l'entrée de Pátzcuaro se trouve le
muelle (dock) qui se rejoint en quelques minutes de marche.
Les lanchas pour Janitzio sont plus nombreuses que
les chalands et ne partent qu'une fois raisonnablement remplies, ce
qui peut demander un certain temps, que les Mexicains mettent à
profit pour se livrer à leur occupation favorite : attendre.
Je m'en sors plutôt pas mal : le
temps de m'envoyer un verre de charales (petite friture), et une lancha démarre.
La traversée dure une petite
demi-heure d'une trentaine de minutes, en musique et au milieu des
nénuphars.
A une demi-encablure de Janitzio, nous
avons la chance d'assister au féérique ballet des pêcheurs de
charales (petite friture) avec leurs typiques filets papillons.
Le lanchero ralentit complaisamment
pour nous laisser le temps de kodaker à tout va et de glisser la
pièce aux pêcheurs qui retirent de leur numéro davantage de
piécettes que de charales (petite friture).
Je savais que l'île vivait de la pêche
et du tourisme, mais sur ce coup je suis un peu deg, quand même.
L'île est un monticule abrupte.
Tout
en haut est une immense statue de Morelos, qu'on peut grimper dedans
par l'intérieur.
La vue sur le lac et les autres îlots
environnants est choulie.
Décidément, cette année je passe mon temps à grimper |
Il paraît que le lac était bleu avant le grand tremblement de terre de 1985 |
Encore un verre de charales (petite friture) pour la route et il
n'y a aucune raison de s'éterniser au milieu des tiendas de
touristeries.
A ce propos, les lanchas qui font le
trajet sont occupées par des familles de touristes nationaux.
Ce qui n'empêche pas les commerçants insulaires de m'aborder en anglais : "Fish señor ?" en me tendant un verre de charales (petite friture)…