Le Mexique est un pays dont j'ai fait la connaissance en 1995, par hasard. Et depuis, je suis resté coincé. 

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jeudi 2 janvier 2014

Petit manuel de survie…

          …à l'attention des piétons du DF.

Le Roi de la Route
Visiter la ville de México (ou DF) à pied, c'est faisable.
Dangereux, mais faisable.

Afin d'éviter les désagréments inhérents à une rencontre involontaire autant que brutale avec un véhicule à moteur, il convient de mémoriser quelques trucs de base.



1/ Les feux de la circulation
Basiquement, c'est comme en France.
Les feux sont tricolores : vert, orange et rouge.

Il est cependant vital de prendre note d'une petite différence :
En France, le feu vert est un feu de passage, le feu orange et le feu rouge sont des feux d'arrêt.
Au Mexique, le feu vert, le feu orange et les cinq premières secondes du feu rouge sont des feux de passage.
Il est généralement constaté que le feu orange et les cinq premières secondes du feu rouge sont en fait des feux d'accélération.

Le feu rouge ne s'applique pas aux véhicules tournant à droite (dans le cas d'une voie à double sens).
Ni aux véhicules tournant à gauche (dans le cas d'une voie à sens unique).
Ni la nuit.
Ni si le conducteur n'a pas envie de s'arrêter.


2/ Les passages pour piétons
N'existent pas à Mexico.
On trouve des bandes blanches peintes au sol et des feux pour piétons, mais c'est uniquement symbolique.

Pour traverser, il suffit de s'assurer qu'aucun véhicule à moteur n'est en vue, la puissance d'accélération de certains véhicules pouvant fausser l'évaluation des distances de sécurité.
En aucun cas ne traverser sans courir.
Le piéton engagé sur la chaussée ne bénéficie d'aucune sorte de priorité.

Le sport national des conducteurs mexicains consiste à raser au plus près le piéton assez inconscient pour oser mettre un pied sur la chaussée, le top étant de parvenir à rouler sur ledit pied.


3/ La conduite automobile
C'est fort simple.
On conduit à l'influence : c'est le plus musclé qui passe.
Du coup, cela a permis de supprimer tous les gadgets inutiles comme les clignotants, les priorités, la conduite à droite, les dépassements à gauche, le respect du piéton, etc.


4/ L'assurance automobile
Reste une vue de l'esprit pour bon nombre de conducteurs.
Un piéton ou un cycliste renversé devient vite une source de contrariété pour le malheureux automobiliste, qui n'hésitera pas une seconde à s'éloigner le plus rapidement possible du lieu de l'accident.


5/ Le permis de conduire
Foin des formalités ridicules de formation / apprentissage, des cours de conduite hors de prix et des interminables leçons de code de la route.

Les écraseurs en puissance qui se tiennent derrière le volant ont simplement et légalement acheté pour une poignée de pesos un document (licencia) les autorisant à prendre les commandes de tout type d'arme à roulettes, et à descendre dans l'arène bitumée, autoroutière ou citadine.

Il existe de peu nombreuses écoles de conduite, faiblement achalandées et destinées aux rares conducteurs désirant se perfectionner. Lire 


Dans l'ensemble, le piéton de México-Ciudad est assez bien informé de ces précautions élémentaires. 
En effet, le nombre de décès par écrasement automobile se situe autour des 500 personnes par an. 
Dans une ville de plus de 20 000 000 d'habitants, c'est du domaine du raisonnable.



Si vous survivez à votre première journée piétonnière à Mexico, vous pourrez peut-être rencontrer Peatónito, luchador masqué défenseur du piéton : Lire  Interview : ICI 



Disclaimer :
Il est bien entendu que l'article ci-dessus ne reflète que ma propre expérience du parcours du combattant 
que représente chaque changement de trottoir et ne concerne que le DF.

Par exemple à San Miguel de Allende, c'est toute une affaire pour ne pas traverser, sur ou en dehors des clous, 
tant les conducteurs sont attentifs et attentionnés, s'arrêtant systématiquement si vous êtes à moins d'un mètre 
du bord de la chaussée, et en vous faisant de grandes amabilités gestuelles pour vous inciter à traverser.
Avec le sourire...
J'aime bien SMA.