A
Tacuba est un arbre connu sous le nom de Arbol de la Noche
Triste (Arbre de la Triste Nuit).
C'est
au pied de cet arbre que Cortés a déversé ses larmes de désespoir
après s'être fait jeter de Tenochtitlán le 30 Juin 1520.
Que je
vous narre (car je suis un narrant) :
En ce
beau mois de juin 1520, le gang de voyous espagnols historiquement
connu sous le charmant sobriquet de "conquistadores"
occupe fort inconfortablement la ville de Tenochtitlán (l'actuelle
Mexico) dont les clés lui ont été pacifiquement remises par le mol
empereur Moctezuma, une sorte de François Hollande avec des plumes.
Inconfortablement,
car la révolte des Aztèques gronde.
Lors
de la dernière échauffourée,
Moctezuma a été tué et Cuitláhuac est devenu le nouvel empereur
Aztèque.
Et
lui, il est plutôt pour l'élimination musclée des gangsters
fraîchement débarqués.
Donc
nos héroïques conquérants prennent la courageuse décision de
s'enfuir de nuit, en embarquant le trésor dont ils ont dépouillé
les autochtones depuis leur arrivée en terre Aztèque, 16 mois plus
tôt.
Leur
stratégie de débandade est drôlement au point, lisez-plutôt :
Ils
choisissent comme date le jour de l'enterrement de Moctezuma et du sacre de Cuitláhuac, pendant que les Aztèques seront bien
occupés par les deux cérémonies simultanées.
Suprême
stratégie du génie militaire de Cortés : tous leurs
prisonniers et leurs familles sont égorgés, afin de donner du
travail aux survivants, qui seront certainement plus préoccupés par
leurs enterrements que par la poursuite des envahisseurs en débâcle.
Bien
pensé, mais non, c'est
pas comme ça que ça va se passer.
Il
fait nuit, il pleut.
Chacun
a rempli ses besaces et ses poches de tout l'or et l'argent qu'il
peut transporter.
Il y en a même qui s'en sont mis dans le fion,
c'est vous dire.
En
silence, voici la mauvaise troupe en route, quand un cri retenti dans
la nuit Aztèque.
Une femme s'est aperçu de la fuite et porte le pet.
Une femme s'est aperçu de la fuite et porte le pet.
Les
Aztèques rassemblés pour les cérémonies en cours n'ont aucune
peine à tomber sur les espagnols affolés.
Il
pleut, il fait noir. Les chevaux glissent sur les pavés mouillés.
Tenochtitlán
est une lagune : les canaux sont nombreux et les ponts rares.
Les
flèches s'abattent sur les hommes et les bêtes.
Chacun ne pense qu'à sauver son or, au détriment de toute tentative de regroupement réactif face à la technique nautique de l'énergique attaque tactique des acrobatiques métèques aztèques.
Chacun ne pense qu'à sauver son or, au détriment de toute tentative de regroupement réactif face à la technique nautique de l'énergique attaque tactique des acrobatiques métèques aztèques.
Ceux
qui ne sont pas transpercés par les flèches et les lances meurent
noyés sous le poids des armures et de l'or transporté.
Dans
l'ensemble, les envahisseurs passent un sale moment mais certains parviennent
quand même à s'échapper.
Cortés
est blessé, il perdu la moitié de ses hommes et presque tous ses
chevaux.
C'est
pourquoi il pose son front fiévreux sur l'écorce d'un ahuehuete et
pleure sur sa conquête avortée, sur la perte de l'or, des chevaux
et un petit peu de ses hommes aussi.
Cet
arbre est toujours là, du moins ce qu'il en reste, 483 ans plus tard.
Peut-être
que les larmes de Cortés ont favorisé sa conservation.
L'arbre
est situé place de la Noche Triste, appelée par les descendants aztèques :
Plaza de la Noche Victoriosa.
Plaza de la Noche Victoriosa.